Ses origines et son développement dans le monde
Ce cépage très ancien originaire de la Bourgogne, a pourtant déserté sa région d’origine pour la vallée de la Loire et plus particulièrement la région nantaise. Le melon serait le résultat d’un croisement entre le gouais blanc et le pinot noir, il fait donc partie de la famille des noiriens (16 cépages partageant les mêmes « parents » ampélographiques). Il tient son nom de la forme ronde de ses feuilles qui rappelle celle du melon. C’est un cépage qui aurait pu disparaître car, à plusieurs reprises, il fut l’objet d’une interdiction de plantation et de campagnes d’arrachage. Il aurait été implanté en pays nantais au 17ème siècle, à la demande des négociants hollandais.
C’est sa résistance au terrible hiver de 1709 – la mer aurait gelé le long des côtes – qui dévasta l’ensemble du vignoble qui lui permit de se développer en Loire-Atlantique. Il ne s’imposa définitivement qu’après la crise du phylloxera, au début du 20ème siècle. Aujourd’hui, il occupe environ 11 000 hectares, essentiellement plantés dans les appellations Muscadet. Il s’agit du plus grand vignoble monocépage blanc d’Europe. Il est peu présent en dehors de l’Hexagone, ne dépassant guère les 1000 hectares. On le retrouve en Californie sous le nom de pinot blanc notamment dans la Napa Valley ainsi que dans les comtés de Sonoma et de Monterey. L’Argentine lui consacre une toute petite surface de son vignoble qui dépasse à peine les… 2 hectares.
Ses caractéristiques viticoles
Le melon affectionne particulièrement les sols argilo-siliceux plus ou moins frais. Il possède des grappes petites à moyennes, cylindriques et compactes avec parfois des ailerons. Ses baies sont petites, sphériques à la peau épaisse d’une couleur jaune doré lorsqu’il est à pleine maturité. Il existe une mutation génétique noire découverte récemment, en 1995. Cette variété reste donc assez rare. C’est un plant au port semi-érigé dont la vigueur est moyenne et il est peu fertile. Il est donc préférable de le tailler long pour conserver une production entre 40 et 50 hectolitres.
Ses souches possèdent une grande capacité de résistance aux gelées hivernales mais son débourrement précoce le rend sensible aux gelées printanières. Il est facilement atteint par la pourriture grise qui est très souvent présente sur les grappes, au point qu’on le surnomme le « pourrisseux ». Il est également sensible à d’autres maladies cryptogamiques comme le mildiou ou l’oïdium. Il est parfois nécessaire de le vendanger avant sa complète maturité pour préserver un bon état sanitaire.
Les arômes et le type de vin produit
Le melon permet l’élaboration de vins blancs d’une belle fraîcheur, légers avec une touche iodée et aux arômes discrets. Il est, en général, peu acide. Il présente une palette aromatique dans le registre floral, légèrement épicé avec des notes d’agrumes (citron, pamplemousse), d’amande verte, de pomme golden, reine claude, d’anis et de miel. Les vins élaborés gagnent en qualité et en stabilité lorsqu’ils sont élevés sur lies.
En outre, l’élevage sur lies permet de limiter sa tendance à l’oxydation. Le vin reste ainsi sur ses lies tout l’hiver et jusqu’à sa mise en bouteille qui ne peut se faire avant le 1er mars suivant la récolte. Les levures mortes (lies) apportent du gras et de l’onctuosité, tout en améliorant la souplesse du vin. Il accompagne parfaitement les fruits de mer.